Présentation de M Gallet, avocat spécialisé

Figure incontournable du paysage audiovisuel français, Mathieu Gallet incarne à la fois l’ascension rapide, l’innovation et la controverse dans le secteur du média et du service public. Son nom reste indissociable de la transformation de la radio publique en France, mais aussi de polémiques majeures ayant marqué la vie institutionnelle à Paris et dans l’ensemble du pays. Retour sur le parcours de cet ancien président de l’INA et de Radio France, dont la trajectoire ne laisse personne indifférent.

Biographie de Mathieu Gallet

Jeunesse et formation

Né en janvier 1977 à Villeneuve-sur-Lot, Mathieu Gallet s’oriente très tôt vers les filières d’excellence : hypokhâgne, puis Sciences Po Bordeaux, avant de poursuivre un DEA à la Sorbonne. Ce parcours académique solide, complété par une première expérience dans le secteur culturel, lui ouvre rapidement les portes du monde institutionnel à Paris.

Début de carrière professionnelle

Après ses études, Mathieu Gallet débute dans le secteur musical chez Erato Disque, puis rejoint Pathé et le groupe Canal+, où il affine ses compétences en management et en stratégie de développement. Il occupe notamment un poste de contrôleur de gestion et de responsable administration des ventes internationales, ce qui lui permet de développer une vision globale des enjeux économiques des médias. Il intègre ensuite le ministère de la Culture, occupant des postes clés auprès de Frédéric Mitterrand et Christine Albanel en tant que chargé de mission et conseiller technique. Ce passage dans la haute administration lui permet de tisser un réseau d’influence considérable, notamment à Paris.

Ascension dans l’audiovisuel public

En 2010, Gallet est nommé président du conseil d’administration de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), à seulement 33 ans. Cette nomination, jugée précoce par certains, marque une étape décisive dans sa carrière. Il est ensuite désigné PDG de Radio France en février 2014, devenant l’un des plus jeunes dirigeants du secteur public audiovisuel français. Cette ascension fulgurante suscite admiration et critiques dans les milieux politiques et médiatiques. Il est intéressant de noter que, dans les milieux institutionnels, l’expression « Mathieu Gallet est nommé » est devenue emblématique d’une génération montante de dirigeants du service public.

La présidence de Radio France

Prise de fonction et contexte budgétaire

En prenant la tête de Radio France, Mathieu Gallet doit faire face à une réduction drastique de la redevance publique, soit 20 millions d’euros en moins sur un budget annuel de 580 millions. Ce contexte financier tendu place d’emblée la maison de la radio au cœur des débats sur l’avenir du service public. Sa direction de Radio France s’inscrit dans une période de mutation profonde, marquée par la nécessité de moderniser les structures et d’adapter l’offre aux nouveaux usages.

Gestion des conflits et tensions internes

La gestion de Radio France par Gallet est rapidement confrontée à une grève historique de 28 jours, conséquence directe de la baisse budgétaire et des réformes engagées. Les relations avec les syndicats et les salariés s’enveniment, notamment en raison des choix de gestion et de certaines dépenses jugées excessives. En tant que président directeur général, Gallet doit arbitrer entre rigueur budgétaire et attentes des équipes, ce qui le place au centre de toutes les attentions.

Transformation et modernisation du groupe

Malgré les tensions, Mathieu Gallet impulse une dynamique de modernisation au sein du groupe Radio France, notamment en soutenant l’innovation numérique et en valorisant la diversité des antennes, telles que France Inter. Son bilan reste contrasté : si certains saluent sa vision, d’autres pointent une gouvernance jugée trop autoritaire. L’expression « radio france mathieu gallet » est alors fréquemment utilisée pour résumer la période de transformation intense que connaît le groupe sous sa houlette.

Affaire judiciaire et condamnation pour favoritisme

Contexte et accusations

En 2017, alors qu’il est encore à la tête de Radio France, Gallet est mis en cause pour des faits de favoritisme lors de son passage à l’INA. Il lui est reproché d’avoir attribué des marchés publics sans mise en concurrence, une pratique strictement encadrée par le droit administratif français. L’association Anticor, engagée dans la lutte contre la corruption, s’est d’ailleurs intéressée à cette affaire, soulignant les enjeux d’éthique et de transparence dans le secteur public.

Condamnation et conséquences

Le 15 janvier 2018, le tribunal correctionnel de Créteil (parquet de Créteil) condamne Mathieu Gallet à un an de prison avec sursis et à une amende de 20 000 euros. En première instance, cette décision est un choc pour le secteur. En appel, la peine allégée ramène la sanction à une simple amende de 30 000 euros. Cette condamnation pour favoritisme entraîne sa révocation par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), une première dans l’histoire de la radio publique française (source). La décision du CSA fait date, illustrant la fermeté des autorités de régulation face aux dérives potentielles des dirigeants du service public.

Il convient de souligner que la commission de déontologie a également été saisie pour examiner les conditions de gestion des marchés publics sous la présidence de Gallet à l’INA. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de renforcer la transparence et l’exemplarité des dirigeants du service public.

La rumeur de liaison avec Emmanuel Macron

Origine et propagation de la rumeur

Parallèlement à ses difficultés judiciaires, Gallet est la cible d’une rumeur persistante évoquant une liaison avec Emmanuel Macron. Cette rumeur, née au cœur de la campagne de l’élection présidentielle, est amplifiée par certains médias et adversaires politiques, qui y voient une tentative de déstabilisation.

Réactions de Mathieu Gallet et d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron dément publiquement cette rumeur avec humour, tandis que Mathieu Gallet regrette le manque de soutien direct du président face à ces attaques. Cette affaire illustre la porosité entre la vie privée et la sphère publique dans les médias français et l’utilisation des rumeurs comme instrument politique (source). L’affaire a également suscité l’intérêt de l’association Anticor, qui s’est interrogée sur l’utilisation des rumeurs dans les stratégies de communication politique.

Engagements et projets actuels de Mathieu Gallet

Activités dans le secteur du média et de l’audiovisuel

Après son départ de Radio France, Gallet se réinvente dans le secteur du média numérique en fondant la plateforme de podcasts Majelan. Cette initiative illustre la capacité de l’ancien dirigeant à rebondir et à innover dans un secteur en pleine mutation. Ce retour aux affaires témoigne de la résilience de Gallet, qui a su transformer une période de crise en opportunité entrepreneuriale.

Il est également l’auteur de deux ouvrages marquants : « Jeux de pouvoir », où il revient sur ses années à la tête de Radio France et les jeux d’influence à Paris, et « Le nouveau pouvoir de la voix », consacré à l’essor du podcast et à la transformation du média audio. Son dernier livre paru est salué pour sa capacité à décrypter les enjeux contemporains des médias.

Rôle dans les institutions et conseils

Toujours actif dans les cercles institutionnels, Mathieu Gallet est président du conseil de surveillance des Échos et administrateur à Sciences Po Bordeaux. Il continue d’influencer le secteur média et audiovisuel, tout en siégeant dans divers conseils d’administration à Paris et ailleurs en France. Il occupe également un poste de responsable au sein de la société Terre & Fils Média, dédiée à la production et à la diffusion de contenus sur la nature et le vivant.

Influence et héritage dans le secteur audiovisuel français

Contribution à la modernisation des médias publics

L’action de Gallet à la tête de l’INA et de Radio France a contribué à moderniser le service public audiovisuel, malgré les résistances internes et les polémiques. Son passage a mis en lumière les défis de la gouvernance, de l’innovation et de la transparence dans un secteur sous pression. En tant que directeur général puis président de Radio France, il a incarné une nouvelle génération de dirigeants, soucieux d’adapter l’offre publique à la révolution numérique.

Relations avec les acteurs politiques et médiatiques à Paris

La trajectoire de Mathieu Gallet illustre la perméabilité entre le secteur public, les médias et le monde politique à Paris. Sa capacité à évoluer dans ces différents cercles reste un atout, même après les controverses liées au favoritisme et à la rumeur de liaison avec Emmanuel Macron. Il est intéressant de noter que, dans ses fonctions, il a souvent été comparé à d’autres figures du secteur, comme Matthieu Galey, bien que leurs parcours diffèrent fondamentalement.

Perspectives pour le futur de la radio et des médias en France

L’avenir de la radio et des médias en France s’écrit désormais avec le numérique et l’innovation, domaines où Gallet entend continuer d’apporter sa contribution. Son expérience, marquée par des succès et des épreuves, fait de lui un acteur incontournable du débat sur le service public audiovisuel. Les débats sur la place du représentant de commerce dans la gouvernance des entreprises publiques, bien que plus symboliques, rappellent l’importance de la diversité des profils dans la direction de ces institutions.

Conclusion

Le parcours de Mathieu Gallet reflète les enjeux et les tensions propres au secteur média en France : rapidité de l’ascension, exposition médiatique, polémiques autour du favoritisme, et poids des rumeurs dans la vie publique. Malgré les controverses, il demeure une figure influente à Paris, capable de rebondir et d’innover dans un secteur en constante évolution. Pour le service public comme pour le média privé, l’héritage de Gallet continuera de susciter débats et réflexions sur la gouvernance, la modernisation et la place des dirigeants dans la sphère publique française.